Message Religieux et Culturel de la Reine Alinsiitowé Diatta

I-CONTENU DU MESSAGE DE LA REINE ALINSIITOWÉ DIATTA

Message religieux et Message culturel

"Deus, auribus notris audivimus, Patres nostri nataverunt noblis opus quod operatus es diebus eorum, diebus antiquis."
"O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos Pères nous ont raconté l'oeuvre que tu as accomplie de leur jour, aux jours des Anciens, de ta propre main".(Psaume 44, Versets 2 et 3).

Nous avons dit que, pour le Casa, la Reine Alinsiitowé est une héritière spirituelle et politique des grands Rois Flup Ahumusel Diabone et Sihalébé Diatta.

Le message de la Reine Alinsiitowé Diatta de Cabrousse est essentiellement l'Annonce des Temps Nouveaux, par le Renouveau de la Nation Flup, prélude à un Renouveau plus vaste: celui de la Nation Casamançaise qu'elle était entrain de bâtir non par les armes meutrières, mais par l'union des coeurs et des esprits, dans un commun vouloir de vie commune.

Renouveau temporel, bien sûr, mais surtout Renouveau spirituel qui doit s'étendre à tous les hommes de bonne volonté dans un amour sans frontières. Ce message est religieux, culturel, social, économique et politique.

II-MESSAGE RELIGIEUX

1- Le renouveau religieux de la nation se manifeste dans la vie et l'action de la reine Alinsiitowé par un effort de restauration judicieuse du culte animiste, de la tradition antique dans la pure fidélité aux anciens.
2- Alinsiitowé préconisa également la promotion, le développement et l'enrichissement du culte, grâce aux sacrifices du "Husila", charité, dont la célébration doit toujours attirer une foule considérable de gens, sans distinction de race, de culture, de sexe, de condition, d'âge et autres, pas même de religion, dans une assemblée communautaire par excellence, vivante, fraternellement unie et priante, demandant au Ciel la pluie nécessaire à la prospérité temporelle du pays, débouchant sur sa prospérité spirituelle.
3- En Outre, la Reine Alinsiitowé procèda à la remise en honneur de la semaine animiste de six jours, avec le respect scrupuleux du jour royal "Hulay", qui est le septième jour et jour de repos en quelque sorte sabbatique.
4- D'autre part, la Reine Alinsiitowé oeuvra à l'enrichissement de l'antiphonaire traditionnel, donc du répertoire des chants religieux anciens et nouveaux, culturels et profanes.
5- Ensuite, Alinsiitowé ne se départit point du respect de la lithurgie des prêtres et autres chefs religieux traditionels ou non.
6- Enfin, loin de la renier, Alinsiitowé a indéfectiblement maintenu sa foi traditionnelle au Dieu Unique, pur esprit, infiniment Parfait, Eternel, Créateur, Souverain Maître de toute chose et Providence. Sa foi aux esprits "Ushin", bons ou mauvais, créés par Dieu. A l'origine tous étaient bons, et servaient d'intermédiaires entre Dieu et les hommes. Les uns sont restés bons et fidèles à leurs missions; d'autres ont dévié du droit chemin en voulant détourner à leur seul profit tout ce que les hommes leurs confiaient à remettre à Dieu.Sa foi en l'immortalité de l'âme humaine qui est spirituelle, donc immatérielle.
Sa foi en l'au-delà: Vie future qui peut être vie de bonheur au "Husandyun", séjour des bienheureux, vie d'attente au "kuhuka", séjour des ombres et lieu de purification dans une vive aspiration au bonheur des bienheureux de "Husandyun.
Vie de châtiment quand on sort en "Afurafur" pour souffrir sans repos nulle part dans un monde qui n'en est pas un: celui des errants. Et ce, parce que l'on est mort en rupture d'amitié avec Dieu.
7- Quand Alinsiitowé disait de rester calmes et confiants, de prier Dieu et de compter sur ce Père du ciel, Aimant, Clément et Misériciordieux, qui écoute ses Enfants de la Terre, elle prêchait à sa façon la foi, l'espérance et la charité, l'abandon luvide à la Divine Providence.

III- MESSAGE CULTUREL

1- Dans une perspective d'enracinement, la Reine Alinsiitowé préconisa la remise en honneur de tout ce qui est vie, chants, vêtements, vases, nourriture, jeux et sports, ornements, ustensils et instruments traditionnels, bref tout héritage positif du passé.
2- Dans un contexte d'ouverture, sa largeur de vue lui a fait préconiser l'acceptation judicieuse de tout apport positif de l'extérieur. Exemple le vin rouge qu'elle faisait servir à ceux qui le désiraient, tout en prescrivant le vin de palme pour les sacrifices.
3- Alinsiitowé demanda à ses compatriotes d'être fiers d'eux-mêmes, de leur corps, de leur âme, de leur esprit, et d'en prendre soin par des activités d'ordre physique, intellectuel et moral. Fiers de leur pays, fiers de leurs ancêtres et de tout ce qu'ils nous ont légué, fiers de leur langue, de leur civilisation et de leur culture, la perte de sa langue étant un signe de la perte de son identité culturelle entraînant tout le reste, donc déracinement. En avait-elle souffert à Ziguinchor et surtout à Dakar? Je ne puis l'affirmer.
4- Alinsiitowé demande aux Casamançais de ne pas avoir honte des faiblesses ou des insuffisances de toutes sortes de leurs ancêtres, mais, en transcendant ces contingences, d'être dignes d'eux, en s'efforçant de leur égaler en qualités et vertus telles que: courage, longaminité, magnanimité, lucidité, amour du bien et de la beauté, elle-même, malgré sa petite infirmité qui la faisait boitiller était d'une beauté remarquable; de faire preuve de sagesse, de rectitude de jugement, de mesure et d'équilibre, et de tant d'autres valeurs dont devraient se souvenir de nos jours ceux qui renient et vont jusqu'à avoir honte de cette Casamance leur pays, et de son passé pourtant glorieux; rénégats que fustige la rengaine satirique bien connu de tout danseur de " Bugoer": "O soli burama...aw noné ...".
N'oublions pas que Alinsiitowé était illettrée, âgée de moins de trente ans. J'aimerai savoir combien de nos " prophètes" actuels de ceci et de cela , avaient, en 1942, face au colon et dans les colonies, la possibilité et surtout le courage de parler sollennelllement de négritude, d'authenticité, de retour aux sources, et de ce que sais-je encore ?

C'est pour moi l'occasion de redire que la négritude se vit et ne se pense pas: car la négritude est d'abord une vie. Nous allons de ministères de la culture, de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et, malgré cela, on ignore Alinsiitowé qui préconisait le soin du corps, ainsi que l'aquisition de la sagesse, l'éducation, le développement de l'intelligence par l'instruction, en un mot le soin du corps, de l'âme et de l'esprit. Alinsiitowé fait peur. Sinon pourquoi ce mutisme, ce silence qui enveloppe sa mémoire, pouquoi vive ou morte, Alisiitowé doit rester loin de son pays. Pourquoi ne pas retourner en Casamance natale pour éventuellement reposer parmi ses ancêtres?


Extrait de la conférence de l'abbé Diamacoune du 23 août 1980


III- LE NATIONALISME CASAMANCAIS: AU DELA DE L'HISTOIRE

LE NATIONALISME CASAMANCAIS: AU DELA DE L'HISTOIRE

Le nationalisme casamançais, comme nous l'enseigne l'histoire, date du 17è siècle, avec la résistance incarnée par ses illustres figures politiques face aux nombreuses forces impérialistes portugaises, françaises et celle d'occupation du Sénégal. Depuis de nombreuses décennies, sa réaffirmation repose sur un discours plus ou moins structuré de légitimation d'essence historique, anthropologique et politique.

Ainsi, de nombreuses références évoquées notamment par la figure emblématique de la lutte de libération , DIAMACOUNE SENGHOR se résument à l'idée juste et vraie, que la Casamance est un territoire et une Nation rebelle qui ne s'est pas assujettie à l'administration coloniale et qui n'a pas appartenu à l'entité politique du Sénégal, car celui ci, (au regard de son processus de construction )est un agrégat de petits territoires facilement pacifiés par la France et considérés en général, avant 1960, comme des communes françaises.

Or la vie politique qui les a conduit à la pseudo indépendance n'impliquait guère la nation et le territoire casamançais La prétendus association de la Casamance au Sénégal a été forcée et s'est opérée sur le mode du pillage et de la domination culturelle; pire, elle n'a pas été précédée d'une réelle expérience politique commune, qui elle, a structuré l'entité politique sénégalaise.

Une entité qui de fait, se résume aux 4communnes maquillées en nation, du moins en Etat -Nation. Le faible argument avancé par les intellectuels et suivi en cela par certains casamançais, consiste en l'idée que l'histoire politique des nations africaines dites indépendantes commence à partir de la décolonisation; ce serait une sorte de point de départ.

La domination politique de l'Afrique s'appuie justement sur cette réduction du processus historique Et dans le mesure où dans la mesure où, du point de vue colonial, la Casamance était un bien qui pouvait faire l'objet de transaction selon l'arbitraire et la violation des droits de son peuple, l'existence de la Nation casamançaise relevait de l'imagination.

Car, faut il ajouter que l'intelligentsia africaine a cautionné l'idée très française et jacobine, selon laquelle les communautés ethniques africaines ne seraient pas dignes de nation donc de modernité politique. C'est dans cette logique que ces intellectuels mimétiques considèrent par ailleurs que la Casamance n'aurait pas abrité d'entités politiques, c'est à dire , selon la conception occidentale de l'Etat - nation centralisé et hiérarchisé au sein duquel les inégalités sociales sont naturalisées et apparaissent comme structurantes du politique.

L'Etat nation en question est celui que l'historiographie officielle, dont on m'a gavé alors que j'étais lycéen à Bignona se nourrit dans le système éducatif sénégalais Cette façon idéologique d'écrire l'histoire dissimule l'idée que la Casamance était incapable du fait de son système égalitaire de construire des Etats et donc de politique. Sans entrer davantage dans les détails, des auteurs de l'anthropologie politique comme Georges Balandier ont su montrer que l'absence d'Etat n'exclut pas le politique.

D'ailleurs il est faux d'affirmer implicitement que la Casamance n'a pas connu de forme étatique, dans la mesure où la résistance dont ses ancêtres ont fait montre dans des structures politique organisées en constitue un démenti Et puis, on peut être égalitaire et politique à la fois. D'ailleurs n'est ce pas là la preuve que cette nation a toujours eu le sens des valeurs républicaines et que sans prétention, elle peut être modèle d'une forme politique décentralisée, fédéraliste et autogestionnaire, tant recherchée dans la poste modernité politique des actuels Etat nations en crise. Donc le nationalisme casamançais n'est pas à court d'arguments historiques visant à fonder son affirmation et les idéaux de liberté, de prospérité et de justice qu'il poursuit.

Seulement, qu'est ce qu'on peut trouver au delà de l'histoire? Telle est la question que je me propose de résoudre dans ce papier. Ce qu'on peut trouver au delà du débat de l'histoire (qui au demeurant sombre du fait du Sénégal qui confond histoire et idéologie, opération symbolique et vérité historique, dans une polémique triviale), c'est l'existence d'une qui comme l'indique un philosophe français GILLES DELEUZE, est la conscience de peuple et la propriété de territoire. Autrement dit, ce qui fait un peuple c'est sa conscience de soi et la volonté manifeste de se construire comme entité politique économique et culturelle structurée. Or il se trouve que les casamançais ont toujours rempli ce critère et de façon naturelle.

En conséquence, ils ont le droit de recouvrer l'indépendance, c'est à dire de s'autodéterminer comme l'a toujours voulu ALIINESITOE DIATTA.

Dès lors qu'une nation d'elle même et qu'elle aspire à l'autodétermination, elle doit jouir de son droit de créer un Etat indépendant, comme le stipule du reste la déclaration universelle des droits des peuples. Or il n'y a pas de doute que la Casamance est un peuple, une nation; nulle autre ne l'est plus qu'elle. Et l'histoire des nations ne s'arrête pas à la décolonisation, celle ci n'étant pas la fin de l'histoire politique des nations noires. Une décolonisation du reste qui n'est pas synonyme de libération pour les nations africaines en général; au contraire elle s'est soldée par la balkanisation aveugle et arbitraire qui , au fond, aux intérêts stratégiques de l'occident (Europe). Aujourd'hui, elle s'est transformée en néocolonialisme.

Au delà de l'histoire signifie aussi que le nationalisme casamançais, comme bien d'autres qui font irruption ou qui sont encore sous oppression, est non seulement une preuve des bêtises de la colonisation et de la décolonisation, mais aussi un modèle et surtout une illustration de l'idée chère à un politologue du centre de recherches, de Nancy, à savoir le défi de l'Etat MULTINATIONAL en Afrique Ce nationalisme peut inspirer la réinvention de l'Etat-Nation en Afrique, la remise en cause des frontières artificielles préconisée notamment par le prix Nobel de littérature WOLE SOYINKA En somme, aller au delà de l'histoire, c'est développer l'argument juridique, c'est aussi s'employer, du moins théoriquement, à montrer en quoi nous formons une nation casamançaise, avec un territoire, avec une histoire politique, avec des langues et des cultures tolérantes et égalitaires C'est aussi instaurer et ouvrir le débat autour de ce que j'appelle la question casamançaise, comme l'a initié du reste avec brio dans son Manifeste de l'indépendance de la Casamance, le représentant de l'aile extérieure, JEAN MARIE BIAGUI.

APAKENA FRANCE (doctorant)

III- LE NATIONALISME CASAMANCAIS: POURQUOI L'INDEPENDANCE

Face au nationalisme casamançais, les institutions scolaires et universitaires, ainsi que les organisations politiques sénégalaises, productrices du discours de l'Etat Wolof et confrérique, construisent l'argument suivant: l'Afrique doit dépasser les micro Etats; elle est suffisamment balkanisée pour accepter la matérialisation en Etats indépendants des nationalismes actuels sur le continent. Et la condition de son développement résiderait dans l'intégration , car son retard économique tient à son morcellement, etc. Avec sa politique culturelle et scolaire, le Sénégal fait circuler cet ordre de discours auprès des élèves et étudiants Casamançais.

Le combat de tout nationaliste casamançais doit consister à disqualifier par tous les moyens ce discours, comme j'ai essayé de la faire précédemment en montrant que le rapport entre le morcellement géopolitique de l'Afrique et l'action de développement n'est pas causal et que le problème se pose plutôt en termes d'efficacité dans l'action de développement. Une action qui peut s'entreprendre dans des entité politiques petites soient elles ou nouvelles soient elles ,à l'image de certaines entités européennes ou asiatiques qui font partie des pays appelés émergents asiatiques.

Mieux, en Asie du sud ouest par exemple, où les pays ne sont intégrés et pire, où les régimes sont autoritaires et totalitaires, le processus de développement est en marche:on s'y industrialisent, on y atteint l'autosuffisance alimentaire, on s'y ouvre aux technologies, le tout en s'attachant à son indépendance et son identité culturelle et civilisationnelle, car on ne fera jamais le développement sans nationalisme tel que défini par Michel Cahan dans son récent essai intitulé "ethnicité politique" Pour disqualifier le discours anti-indépendantiste sénégalais, je pense qu'il faut avancer le contre argument selon lequel, la Casamance est un pays qui , antérieurement à son occupation, avait une activité économique basée sur l'agriculture et corrélativement, sur les valeurs d'indépendance économique de distribution sociale des richesses.

En d'autres termes, il s'agit de montrer que la Casamance a toujours voulu que sa nation s'ouvre à d'autres sous des rapports de souveraineté politique et économique afin que son identité nationale, politique et économique s'affirme dans le concert des nations. Seulement, ce contre discours doit s'appuyer sur une autre approche de la notion d'indépendance, non pas celle qu'ont toujours connu les sénégalais, à savoir l'indépendance-continuité et collaboration non l'indépendance-rupture comme celle de l'ALrérie, de la Guinée Bissau, du Mozambique, etc.; mais celle qui signifie en termes simples autodétermination politique et économique.

Autrement dit, il s'agira de dire aux casamançais qui subissent encore ce que le sociologue français de gauche, Pierre Bourdieu, appelle la violence symbolique, que recouvrer l'indépendance c'est aspirer à une autre vie, c'est avoir un autre destin, c'est définir un autre projet socioéconomique, c'est affirmer sa personnalité politique et culturelle, c'est lutter contre toute forme de domination, que ce soit celle des politiques et des militaires sénégalais, celle de leur système confrérique servant aujourd'hui de socle anthropologique et sociologique de l'Etat colonisateur sénégalais, comme le fait bien remarquer le professeur Mamadou Diouf du CODESRIA par ce qu'il appelle le modèle islamo wolof Il me semble que pour avoir le soutien du monde civile syndical, politique et associatif, il est urgent de construire théoriquement, à coté de ce qu'a fait par ailleurs notre secrétaire général du MFDC chargé de l'aile extérieur, le projet politique et social et économique de l'indépendance en articulant ,schématisons, l'idée d'indépendance économique et d'un modèle développemental original avec celle d'"aggiornamento" c'est à dire de renaissance et d'affirmation culturelle dans le cadre d'une entité indépendante.

Ce projet de construction théorique fera ultérieurement, l'objet d"autres réflexions approfondies. Il s'agit en d'autres termes de revoir nos actions de développement et de créer les conditions politiques et de marché qui passent par le respect des droits de peuples à consolider leurs Etats et à reconstituer leurs structures géopolitiques là où cela est nécessaire et obligatoire comme en Casamance. Or, l'Afrique politique et économique d'aujourd'hui est celles que les anciens colonisateurs et encore néocolonisateurs a souhaitées, c'est à dire celle qui fait office de marché et d'investissement militaire et stratégique; celle qu'on maintient dans un découpage stratégique avec des réseaux politico-financiers et militaires comme au Congo par exemple.

Enfin, c'est celle qui a été construite avec des artifices politiques: l'Etat nation à la française a servi de paradigme dans la construction des nations chimériques. Or, l'idée de nation et les institutions politiques, comme le fait remarquer MWAHILA THIAMBE dans le Monde Diplomatique du septembre 2000 en citant le cas casamançais, existaient avant la pénétration coloniale et par voie de conséquence, avant la naissance de l'Etat nation d'aujourd'hui. La CASAMANCE a un passé politique et économique caractérisé par une forme d'organisation politique décentralisée et égalitaire, une économie de résistance à la dépendance vis à vis de la France, comme l'illustre du reste son modèle d'autosuffisance alimentaire promu par le symbole de son nationalisme, ALINE SITOE DIATTA, théoricienne, écologiste et antimondialiste avant la lettre.

Un modèle politico économique qui lui a valu la persécution puis la mort sous l'administration coloniale et avec la complicité et la collaboration de l'élite politique et intellectuelle sénégalaise, ce qu'on ne souligne pas souvent. Son nationalisme dont nous nous avons hérité et qui s'est structuré depuis plus d'un siècle, repose la forme d'organisation politique que je viens d'évoquer et sur une idée du développement consistant en ce que JOSE BOVE appelle la souveraineté alimentaire, ainsi que sur l'affirmation et la défense des valeurs d'indépendance, de dignité de liberté, de respect des droits de l'individu et d'égalité.

Car faut il le souligner, les casamançais ont vécu leur ordre politique dans des sociétés acéphales, mais cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas construit de lien politique, comme on a tendance à le dire pour disqualifier le fondement de son projet historique d'indépendance L'anthropologie politique a clos ce débat, avec Balandier. (cf. L'anthropologie politique) Donc le nationalisme casamançais ne se pose pas comme un obstacle à l'intégration africaine.

Mais la question casamançaise conduit à poser un préalable à l'intégration: la continuité de l'histoire politique de l'Afrique recelant la possibilité et la nécessité juridique et politique d'émergence de nouveaux Etats qui témoignent par la même occasion, de l'urgence et l'opportunité de refonte géopolitique. Un refonte qui s'appuie sur une redéfinition du concept d'Etat nation , de territoire, de sorte que les entités territoriales et ethniques, qui ne sont pas contraires à la modernité politique, comme on le laisse croire, réalisent leur volonté et leur droit politiques dans des structures d'institutions souveraines.

Ainsi, nous refuserons la réduction de l'indépendance à l'insécurité ou à l'insécurité qui constitue du reste la thématique dominante du travail de symbolisation médiatique et administratif du système oppressif sénégalais. Nous refuserons aussi la réduction du mouvement de libération ou son identification à une certaine hostilité des casamançais à telle ou telle ethnie, à une question de frustration qu'il faut réparer par ce que politologue français, Lucien Sfez appelle, dans son ouvrage, "POLITIQUE SYMBOLIQUE", la stratégie des besoins; une stratégie qui consiste à dire que la Casamance a des besoins de toute sortes , qu'elle est frustrée par rapport au reste du Sénégal, et avec des enveloppes faramineuses, le Sénégal viendrait à bout du nationalisme casamançais par la voie économique: que de milliards promis à la Casamance! C'est là une vision économiste de la question casamançaise: les grands messies et guérisseur comme Diouf et 114 MILLIARDS; Wade PARLE DE 200 milliards pour la Casamance.

Ils continueront à s'obstiner à faire des promesses à déployer leur stratégie du besoin car ils n'ont rien compris de la problématique, consistant en l'hypothèse selon laquelle la Casamance aspire à l'indépendance et non à un meilleur traitement.

Pourquoi les casamançais se sacrifient pour leur liberté depuis 1982? Ce n'est à l'évidence pas pour des milliards, mais pour leur vie , leur destinée, leur existence tout simplement. Et toute solution sera possible si ce postulat de départ est pris en compte, autrement dit , si l'idée d'indépendance sera au coeur et de notre lutte et nos négociations avec Dakar, celui ci doit comprendre que la Casamance est une "ligne de fuite" pour reprendre une expression de GILLE DELEUZE auteur de MILLE PLATEAUX; elle suit son destin, se fraye un chemin. Oui, ils n'ont rien compris, la question casamançais préfigure la désintégration du Sénégal; elle doit être analysée comme une volonté de notre peuple de rompre le lien national qui lui a été artificiellement imposé.

Car ni les colonisateurs, ni les élites politiques préindépendance du Sénégal n'ont demandé aux Casamançais s'ils acceptaient de construire avec les autres nations sénégalaises une entité commune. Le paradoxe c'est que les manuels d'éducation civique que j'ai lu au collège donnent cette définition de la nation: c'est la volonté de vivre en commun selon une histoire et un projet commun . Si on nous empêche de réaliser notre indépendance, c'est à dire de jouir du droit à l'autodétermination, il en résultera forcément un Etat artificiel.

A la suite de cette réflexion, nous voyons donc que le nationalisme casamançais n'est pas un obstacle à l'intégration africaine. Mais témoigne plutôt de la nécessité dans le panafricanisme, de prendre en compte les entités nationales et les Etats déjà constitués et ceux qui sont en voie de constitution , avec le préalable consistant en l'idée chère à Thiambe M. du centre de recherches en science politique de Nancy, celle de l'Etat multinational en Afrique à la place des Etats jacobins et artificiels. En sachant aussi qu'à travers le nationalisme casamançais comme les autres, l'histoire politique de l'Afrique continue.

En attendant, "la ligne de fuite contre le système sur codant, pour parler comme DELEUZE, du nationalisme casamançais est en marche, pour une autre Afrique digne, libre et sociale et autosuffisante.

LA CASAMANCE POURRAIT EN ETRE LE BAROMETRE, sans prétention NB: Un prochain papier sera consacré à la figure politique de ALINE SITOE DIATTA, comme promotrice d'une certaine idée du développement.

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